Les représentants des grandes écoles se disent satisfaits de leur rencontre avec les responsables du ministère de tutelle
Universités privées et accréditation étaient au cœur d'une rencontre qui a eu lieu le 4 mai entre les représentants des élus de l'Enseignement supérieur et le ministère de tutelle. Les deux parties ont passé au crible les dossiers qui restent en suspens : statut des professeurs permanents et celui des enseignants vacataires, formation des formateurs, rétroactivité de l'accréditation…
Sur le volet universités privées, les élus ont exprimé leur désappointement quant au fait qu'ils ne sont pas toujours consultés avant la promulgation des textes de loi régissant le secteur de l'ESP. «Le SG a reconnu qu'effectivement cela n'a pas toujours été le cas et a promis aux élus que dorénavant aucun texte de loi ne sera promulgué sans une consultation préalable avec les élus afin que ceux-ci formulent les observations du secteur et que les textes puissent ne pas poser de problèmes dans leur application», lit-on dans le compte rendu de la réunion élaboré par les élus de l'enseignement supérieur. Ces derniers ont proposé de soumettre au ministère un mémorandum dans lequel ils exprimeront les observations du secteur de l'ESP relativement aux textes de loi régissant les universités privées. Pour sa part, le SG a confirmé aux élus qu'à ce jour, des dossiers de demande de dénomination d'universités privées sont bien à l'étude, au ministère, «mais qu'aucune autorisation n'a encore été octroyée». Un sujet qui promet des rebondissements.
Concernant l'accréditation, il a été précisé que 118 écoles ont déposé des demandes d'accréditation pour 252 filières (175 en management et gestion, 67 en ingénierie et 10 en paramédicale). Toutefois la discussion a porté sur la qualification des professeurs. Les élus ont signifié aux responsables du ministère qu'ils ne comprennent pas que le ministère exige qu'il n'y ait que des docteurs comme enseignants dans les 2e cycles. Arguant que le marché marocain du travail n'est pas assez pourvu en docteurs dans certains domaines très spécialisés tant dans l'ingénierie qu'en management et gestion, ils estiment qu'un professeur ayant un Master peut très valablement enseigner dans le 1er cycle d'une école programmée sur 3 ou 5 ans et un autre enseignant ayant un Master et une longue expérience professionnelle peut mieux qu'un docteur enseigner dans le 2e cycle d'une école.
Sensibles aux arguments avancés, les responsables du ministère ont reconnu la difficulté de trouver, même pour les universités publiques, des professeurs docteurs. De ce fait, le SG et le directeur de l'ESP ont affirmé, lors de cette réunion, que des professeurs ayant de grandes expériences professionnelles seront acceptés comme professeurs dans les 2e cycles, il suffit que les écoles présentent des CV très détaillés pour ces professeurs afin qu'on puisse juger de leurs capacités à enseigner, apprend-on auprès des élus.
Concernant la question des professeurs vacataires, elle demeure la principale préoccupation des opérateurs du secteur de l'ESP exprimée lors de la réunion du 23 avril 2011. Les élus ont exposé le problème des autorisations délivrées par les universités pour leurs professeurs qui interviennent dans les écoles de l'ESP. A ce titre, «le SG a reconnu qu'effectivement les présidents d'universités ne donnent pas tous ces autorisations et nous a assuré que la non production par une école de ces autorisations ne pourra en aucun cas être une raison de son éligibilité à l'accréditation», affirment les élus. Ce responsable demande seulement aux écoles qui n'ont pas pu avoir ces autorisations pour leurs professeurs vacataires, professeurs d'universités de le signaler dans leur réponse.
Pour le cas des professeurs permanents, les élus ont posé la question du statut du professeur permanent. Le directeur de l'ESP a répondu que les textes sont muets sur ce sujet et qu'il ne va pas demander le bordereau de la CNSS qui atteste que le professeur en question est un agent salarié à plein temps dans l'école. Il suffit, demande le ministère, que toute école produise, pour chacun de ses professeurs permanents, l'engagement légalisé que ce professeur assure un certain nombre d'heures par semaine dans l'école. C'est ce qui ressort du compte rendu des élus.
En matière de formation des formateurs, les représentants des écoles privées ont renouvelé leur demande quant aux formations des formateurs qui devront être programmées, par le ministère, pour les diplômes bac+5 ou Masters des écoles de l'ESP, afin que ces derniers soient acceptés comme enseignants d'écoles de l'ESP. A ce titre, le SG a confié aux élus que cela ne saurait tarder et que des projets sont en cours d'études, avec des universités afin que ces formations puissent démarrer.
In fine, les élus après avoir fait le tour de tous les problèmes précités estiment que des réponses positives ont été données par le ministère. D'autres rencontres similaires vont suivre pour mettre le point sur ces différents aspects.
Rétroactivité de l'accréditation
Selon les élus, la question de la rétroactivité de l'accréditation a été très bien comprise par le SG bien qu'elle soit très difficile à résoudre du fait que la loi n'est pas rétroactive. Ce responsable a demandé aux élus de laisser du temps au ministère pour voir comment il pourra trouver une solution à ce problème. A noter que des parents d'élèves et de lauréats se sont manifestés au ministère pour exprimer leur incompréhension quant au fait que leurs enfants n'aient pas d'équivalence pour leurs diplômes parce que le processus d'accréditation n'a été initié qu'un an ou deux ans après. Les responsables du ministère comprennent parfaitement que les écoles auront, après accréditation, beaucoup de problèmes avec leurs étudiants et leurs
diplômés.
Par Nadia Dref | LE MATIN
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire